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Je suis un humaniste qui a toujours eu comme objectif l'atteinte de la condition d’honnête homme au sens du XIXe siècle et qui a embrassé l'état de spécialiste du savoir dans ce but de non spécialisation. Je continue à faire marcher mes "petites cellules grises" en m'intéressant à tout et à tous .

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vendredi 17 octobre 2008

Un ordinateur par élève : nouveau modèle - TIC et éducation au Canada : l’Infobourg

Un ordinateur par élève : nouveau modèle
Par Martine Rioux, APP

États-Unis –En matière d’intégration des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les écoles, il n’y a pas de modèle unique. Mike Huffman, du Département de l’Éducation de l’État de l’Indiana aux États-Unis, présente le programme inACCESS, qui vise à mettre un ordinateur à la disposition de chaque élève.

Mike Huffman travaille au Département de l’Éducation de l’Indiana depuis 35 ans. Pour lui, lorsqu’il s’agit d’éducation, il n’existe qu’une certitude. « Il faut miser sur les élèves et il faut les aider à réussir avant tout ». Il est également convaincu que cette réussite passe désormais par la technologie.

« Combien d’ordinateurs utilisez-vous chaque jour? », a-t-il demandé à son auditoire lors d’une conférence qu’il a donnée à la Commission scolaire de Laval le 7 octobre 2008. La plupart des gens ont répondu deux, trois et même quatre ordinateurs. « Pourquoi les élèves devraient-ils se contenter d’un ratio d’un ordinateur pour quatre élèves? Selon moi, le minimum acceptable est d'un ordinateur par élève », a-t-il lancé ensuite.

Depuis le début des années 2000, M. Huffman a vu l’État de l’Indiana investir des centaines de millions de dollars pour aider les écoles à acquérir des ordinateurs et autres technologies, pour entrer dans la vague techno. Pourtant, le ratio d’un ordinateur pour quatre élèves n’a jamais bougé.

Les élèves ont continué de visiter le laboratoire d’informatique à raison d’une période par semaine (en moyenne). Les parcs informatiques étaient constamment à renouveler parce que les ordinateurs devenaient vite dépassés. Les enseignants qui utilisaient des laboratoires mobiles perdaient énormément de temps à distribuer et récupérer les ordinateurs.

La situation devenait insupportable à ses yeux. Il a entrepris de trouver une nouvelle façon de faire, moins coûteuse, plus efficace. « Et ce n’est pas uniquement une question de ratio. Il faut toujours le voir en fonction des jeunes. À la maison, ils sont à la fine pointe de la technologie. À l’école, les équipements sont désuets et nous voudrions qu’ils soient motivés! »

One2One
Le programme inACCESS (Affordable Classroom Computers for Every Secondary Student) a été mis en place en 2003. L’objectif du projet n’est pas que chaque élève possède un ordinateur à lui, mais bien qu’il y ait autant d’ordinateurs disponibles dans chaque classe qu’il y a d’élèves. Bref, la technologie doit être accessible en tout temps, au moment où l'on en a besoin… et tout doit fonctionner!

Le programme a débuté avec trois écoles pilotes: cinq classes d’un même département par école. Par exemple, cinq classes de français, de maths ou de sciences, afin d’encourager le partage de ressources entre les enseignants. Le nombre d’écoles participantes augmente chaque année depuis. Actuellement, 150 districts scolaires sont concernés par le projet, ce qui représente 150 000 élèves (et donc 150 000 ordinateurs!). M. Huffman espère toucher 200 districts d’ici la fin de l’année scolaire en cours, soit 200 000 élèves.

InACCESS s’adresse aux élèves des high schools, soit de la fin du secondaire (10e à 12e année). Éventuellement, il pourrait s’adresser aux élèves de 9e, 8e, 7e, etc. en descendant.

Mais, comment déployer autant d’ordinateurs en si peu de temps, tout en respectant des budgets serrés et en évitant de reproduire les erreurs du passé?

Quatre mots-clés ont guidé les choix du Département : abordable (affordable), durable (sustainable), répétable (repeatable) et échelonnable (scalable).

Résultat: chaque ordinateur n’a pas coûté plus de 300$, plus le coût du moniteur (voir les spécifications sur le site du projet). Linux, un système d’exploitation libre et gratuit, a été installé sur chaque appareil, de même qu’une sélection de logiciels gratuits. Ces appareils ont une durée de vie d’environ dix ans.

« Nous avons approché tous les fabricants de « Nous avons approché tous les fabricants de matériel informatique. Nous leur avons dit: "Voici notre budget. Qu’avez-vous à nous offrir?". Nous avons renversé la tendance. Pour une fois, ce n’est pas eux qui nous proposaient des solutions. C’était nous qui leur proposions d’embarquer dans notre modèle », se réjouit M. Huffman. « Nous avons fait nos achats en pensant à nos jeunes, en répétant que nous voulions leur offrir un accès fiable et durable à la technologie ».

La technologie est disponible
Lors du déploiement des ordinateurs, le Département de l’Éducation n’a pas organisé de session intensive de formation ou de développement professionnel pour les enseignants. « Nous sommes conscients qu’il est difficile de faire changer les choses, que plusieurs enseignants sont réticents à l’arrivée des TIC dans leur classe, qu’ils ont besoin d’un temps d’adaptation, qu’ils ne veulent surtout pas se sentir obligés de changer leurs pratiques », reconnaît M. Huffman.

Les ordinateurs ont donc simplement été placés dans les salles de classe ciblées. Comme les appareils sont installés sous les bureaux (voir photo), ils ne les encombrent pas et il est possible de faire la classe sans les utiliser. « Par contre, les élèves ont vite demandé aux enseignants s’il était possible d’ouvrir les ordinateurs. Certains ont refusé et ont résisté pendant quelques semaines. Mais, ils finissent tous par céder à la tentation. Après, c’est magique », soutient M. Huffman.

Des élèves prennent leurs notes de cours directement à l’ordinateur, d’autres font des recherches complémentaires sur le Web. Tous ont accès à la plate-forme d’apprentissage en ligne Moodle où certains enseignants déposent maintenant des plans de cours. Des enseignants d’une même matière dans une école qui ne se parlaient pratiquement pas ont commencé à échanger du matériel.

Comme les ordinateurs sont en réseau, l’enseignant peut voir ce que les élèves font sur leur ordinateur. « Mais, croyez-moi, ils travaillent! Le nombre d’avertissements pour indiscipline est en chute. Le taux d’absentéisme a énormément diminué », se félicite M. Huffman.

Évidemment, la grande question que plusieurs se poseront est la suivante : les élèves réussissent-ils mieux? Pour ceux qui sont avides de statistiques, le School Data de l’Indiana en offre un grand nombre.

Pour M. Huffman, les résultats sont probants. « Après une baisse dans les résultats aux tests d’État, certaines écoles sont en remontée. Par contre, oublions les tests un instant, une visite dans les écoles suffit pour constater jusqu’à quel point les élèves sont engagés dans leur apprentissage. Je suis entré dans une classe et j’ai eu l’impression de déranger les élèves. Avant, quand j’entrais dans une classe, j’avais une trentaine de paires d’yeux qui me regardaient tout contents d’avoir de la visite! ».

Le programme inACCESS n’a pas fini d’être implanté en Indiana. L’expérience mérite certainement d’être suivie de près. D’autant plus que l’État de l’Indiana, parmi les plus pauvres des États-Unis, possède une démographie semblable à celle du Québec : 6,5 millions d’habitants, un peu plus d’un million d’élèves de la maternelle jusqu’à la fin du secondaire, des zones urbaines, plusieurs régions rurales.

Incontournable : Visionnez cette vidéo pour une présentation complète du fonctionnement du programme inACCESS au quotidien dans les écoles. (en anglais)

Par Martine Rioux, APP

1 commentaire:

Blog d'Audrey a dit...

Ce nouveau programme est sans aucun doute futuriste. Bien que les jeunes soient captivés par ces nouveaux outils technologiques mis à leur disposition dans les heures de classe, leur niveau de concentration n'est pas affectée, même qu'il est plus grand. Tout un exploit! Il est absolument efficace pour l'enseignant de pouvoir avoir accès à tous les ordinateurs des élèves de la classe, puisqu'ils sont en réseaux, afin de vérifier si leur travail de recherche se fait sans écarts.
Les écoles ne se sont pas encore mis à jour avec les nouveautés technologiques, puisqu'on retrouve, bien souvent, seulement que quelques ordinateurs à peine dans une classe. Les jeunes, regroupés habituellement par quatre en équipe de travail avec un seul ordinateur ne peuvent apprendre efficacement. L'entraide est bien sûr prôné, mais il est plus enrichissant pour un élève d'apprendre de pas ses propres erreurs.
Par ailleurs, si ce programme devient accessible et s'il est mis sur pied à l'échelle internationale, il faut être conscient des répercussions néfastes que cela peut aussi occasionner. Les jeunes ne seront plus portés à écrire avec un crayon, mais à taper sur un clavier. Ils auront beaucoup plus de difficultés à produire un texte par écrit, puisqu'ils auront l'habitude de tout faire par le biais d'une machine. Peut-être d'ici là, le programme scolaire aura changé pour en apporter des modifications, mais il faut tout de même y penser.
Bref, ce programme est tout de même révolutionnaire, et il se soit d'être pris en considération. L'arrivée des technologies frappe à notre porte et nous devons suivre les jeunes dans leurs découvertes et apprentissages. L'école doit en tenir compte!